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Le projet Insula : Rencontre entre les connaissances des neurosciences et les pratiques de pédagogie spécialisée

Né de la collaboration entre Cherine Fahim, docteure en sciences neurologiques de l’Université de Montréal et fondatrice d’Endoxa Neurosciences à Vaumarcus, et Joëlle Vallélian, enseignante spécialisée, le Projet Insula crée un environnement inclusif où se rencontrent les connaissances des neurosciences et les pratiques pédagogiques. Un article sur le Projet Insula est paru dans la revue Cortica en 2022 « Création de marionnettes et d'outils de médiation symboliques pour aider l'enfant qui a un Trouble du Spectre de l'autisme à exercer les habiletés sociales ».

L’idée sous-jacente est que la symbolisation permet de rendre accessible un concept complexe. Basé sur les représentations visuelles et la symbolisation, le Projet Insula met en images ce qui est invisible à l’intérieur de soi – l’estime de soi, la mémoire, l’intuition, les fonctions exécutives et les émotions, par exemple –, mais aussi ce qui ne se voit pas dans les relations que nous avons entretenons les uns avec les autres, comme l’attention conjointe ou l’empathie. L’enfant parvient à se faire une image mentale de son « moi-intérieur », à prendre du recul et devient acteur de ses choix en fonction de ses goûts personnels, de ses valeurs et de la prise en compte de l’Autre.

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Le Projet Insula a développé des outils pédagogiques pour aider l’enfant dès quatre ans à partir à l’aventure d’une île inconnue, le cortex insulaire (l’Insula) et à mieux comprendre le fonctionnement de son propre cerveau. C’est au travers du jeu que l’enfant apprend à se connaître lui-même, à découvrir son propre « trésor intérieur », puis à interagir et à s’enrichir au contact de l’Autre et de ses différences, et au final dans la société.

Dans son mémoire de MASTER en pédagogie spécialisée, Joëlle Vallélian s’est intéressée à l’apprentissage des habiletés sociales chez les enfants des classes neuchâteloises ayant un trouble du spectre de l’autisme. Elle a constaté que si les habiletés sociales sont présentes dans l’ensemble du Projet de Formation générale de l’élève proposé par le PER (Plan d’études romand), on trouve peu d’outils pédagogiques pour les entraîner au sein même de l’école. C’est de ce constat qu’est né le Projet Insula. Joëlle Vallélian a tout d’abord créé un « catalogue » relevant plus de 150 habiletés sociales tirées du PER. Ce catalogue a pour objectif d'apporter de la visibilité sur les buts et finalités de l'école. En effet, la déclaration de la CIIP du 30 janvier 2003 qui figure en préambule du PER explique que « L'École publique assume des missions d'éducation et de transmission de valeurs sociales. En particulier, elle assure la promotion : … du développement du sens de la responsabilité à l'égard de soi-même, d'autrui et de l'environnement, de la solidarité, de la tolérance et de l'esprit de coopération, (…) ».

Bien que la formulation « habiletés sociales » ne soit pas employée dans le PER, on trouve dans celui-ci nombreuses attentes fondamentales, ou transversales, qui sont constituées d’habiletés sociales et qui pour la plupart ne sont pas appelées à être évaluées, mais qui sont une part importante du bagage dont l’enfant aura besoin pour s’insérer dans la société et dans le monde du travail. L’auteure a tenté de les répertorier et est en train d'en réaliser des illustrations.

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Les auteures ont également conçu des livres numériques, ainsi que deux mallettes pédagogiques. Les livres numériques racontent l’histoire de Hugo et mettent en scène des situations de vie scolaires dans lesquelles des thèmes tel que le vivre-ensemble, la reconnaissance de l’altérité, la connaissance de soi, la concentration, les fonctions exécutives, l’estime de soi, les effets physiques des émotions, ou encore l’acceptation de la différence et l’amitié sont illustrés. La première mallette contient un décor pliable d’une petite école et des marionnettes, la deuxième, une planche offrant une représentation schématique du cerveau. Des objets symboliques tels que des petits bonhommes-neurones sont appelés à prendre place et à être manipulés sur la planche représentant le cerveau ou sur les marionnettes.

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Par le jeu, les enfants exercent les habiletés sociales. Les marionnettes permettent en effet de réaliser des scénarios sociaux, de prendre du recul sur certaines situations sociales, de démêler des malentendus ou encore d’exercer une habileté sociale spécifique. La planche schématique du cerveau et ses petits Bonhommes-neurones offrent à l’enfant une représentation symbolique de son cerveau et rendent accessibles certaines connaissances issues des neurosciences.

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